Découvertes, informations et expériences sur les Fourmis
Février 2016
Les fourmis ont un sens de la hiérarchie et de la répartition des tâches bien défini. Ces fourmis communiquent via phéromones, mais lorsque vient le moment de se répartir les tâches, la violence remplace les négociations pacifiques. En effet, les fourmis s’affrontent alors dans des duels qui sont en fait des combats d’antennes.
Les colonies de fourmis sont régies par un ordre social strict, les membres d’une colonie sont donc destinés à réaliser des tâches spécifiques. Dans le cas des fourmis Odontomachus, le statut est conféré en fonction de leur capacité à se battre. Ces rapides coups d’antennes, appelés antennations rapides, déterminent quelles fourmis devront effectuer les tâches les plus ingrates. Ainsi, les fourmis vont lutter jusqu’à ce que l’un des belligérants admette la défaite et décide que partir à la recherche de nourriture est moins pénible que de se faire marteler la tête à coups d’antennes. Les vainqueurs restent donc dans la fourmilière pour soigner la colonie, tandis que les perdants doivent s’aventurer à l’extérieur pour collecter de la nourriture.
Ce type d’affrontement avait déjà pu être observé, mais personne n’avait mesuré la rapidité de ces coups d’antennes. Des scientifiques de l’université de l’Illinois et de l’université d’État de Caroline du Nord ont donc utilisé des vidéos au ralenti pour observer des fourmis ouvrières de l’espèce Odontomachus s’affronter dans des combats d’antennes. Ils ont observé quatre espèces de fourmis Odontomachus pour mesurer la rapidité avec laquelle elles s’échangeaient des coups. La plus lente et la plus grande des quatre espèces, l’Odontomachus Rixos, n’inflige « que » 19,5 coups par seconde. La fourmi la plus rapide de l’étude est l’Odontomachus brunneus, elle est capable de délivrer jusqu’à 41,5 coups d’antennes par seconde.
Bien qu’elles aient de puissantes mandibules capables de tuer en un instant, ces fourmis n’utilisent pas leurs puissantes mâchoires lors des duels. En effet, le but du combat étant la dominance sociale, les fourmis ne cherchent pas à blesser physiquement un membre de la colonie, c’est pourquoi elles n’utilisent que leurs antennes pour « boxer ». Les fourmis ne sont pas la seule espèce ayant pour habitude de pratiquer l’agression socialisée. De nombreux animaux démontrent une propension à la violence comme moyen de faire respecter leur autorité. On peut citer comme exemple les lions, lorsqu’ils s’affrontent pour déterminer à qui appartient une proie. Ces conflits contribuent à former une hiérarchie naturelle qui va favoriser les membres les plus forts d’un groupe, ce qui au fil du temps augmente la condition physique générale des membres de ce groupe.
Source : http://sciencepost.fr/2016/02/fourmis-se-battent-duel-affirmer-domination-sociale/
Mars 2016
« En 2012, des chercheurs ont montré que le venin de Pachycondyla sennaarensis inhibait la croissance et entraînait la mort des cellules du sein cancéreuses, sans affecter les cellules non cancéreuses. Reste à isoler les toxines responsables de cet effet »
Science & Vie N°1182
Février 2016
Les fourmis ouvrières de Floride ont l’habitude de créer des colonies d’une architecture complexe, mais on ignore encore la raison de la complexité de cette architecture.
Les fourmis ouvrières de Floride créent des colonies ou des nids qui sont superbes sur le plan architectural selon Walter Tschinkel. Il a mis du métal ou du plastique fondu dans des nids souterrains abandonnés pour avoir une idée de leur complexité sur plusieurs niveaux. Pour des raisons encore inconnues, les colonies des fourmis ouvrières de Floride (Pogonomyrmex badius) abandonnent leurs colonies une fois par an et elles creusent une autre. Dans un site d’étude appelé le paradis des fourmis par Tschinkel, les colonies se déplacent à environ de 2 à 6 mètres par rapport à leurs anciens emplacements.
Ce chercheur et ses étudiants de Florida State University n’ont trouvé aucun pattern qui explique ces déménagements. Ce n’est pas la nécessité d’avoir les ombres des arbres ou d’être dangereusement proche de colonies avoisinantes. De plus, les nouvelles colonies ressemblent aux anciennes. Le nid ressemble à un ensemble de chambres interconnectées qui s’enfoncent pour avoir plus de chambres en dessous de tunnels en spirale.
Et les fourmis creusent leur nid à une vitesse très rapide. La colonie envoie quelques centaines de fourmis ouvrières qui vont creuser le nouveau nid. Une colonie, composée généralement de 4 000 fourmis, peut creuser et déménager dans la nouvelle colonie en 7 jours. Pendant le déménagement, on comprend vraiment le terme de fourmis ouvrières. Ces dernières font des va-et-vient incessants entre la nouvelle et l’ancienne colonie. Ces fourmis ouvrières transportent leur reine, des centaines de larves et de jeunes fourmis. Elles transportent également les graines et les aliments qu’ils ont collectés. Et ces fourmis déplacent même leur charbon de bois, mais cela reste une énigme de plus sur ce qu’elles font avec.
Ces fourmis écorchent les aiguilles des pins et d’autres charbons de bois autour de l’ouverture des nids. Parfois, elles collectent jusqu’à 70 000 charbons de bois pour une grande colonie. Les chercheurs ont avancé plusieurs explications sur l’utilité de ce charbon, mais ils n’ont rien trouvé de concluant. Cela pourrait servir pour l’isolation, dissuader des fourmis étrangères, collecter l’eau de pluie ou même chauffer le nid. Mais le charbon n’est qu’une petite devinette comparée aux autres comportements de ces fourmis ouvrières. Les fourmis sont une espèce collective. Leur reine produit les petits, mais elle n’a pas de plan en tête. Cela signifie que ces fourmis ouvrières accomplissent toutes ces tâches sans un leader, un plan ou même des instructions établies. Et elles peuvent creuser un nouveau nid entièrement dans le noir comme s’il y avait des automatismes intégrés dans leurs comportements. Avec les abeilles, les fourmis sont l’une des espèces les plus fascinantes à observer.
Source : https://actualite.housseniawriting.com
Janvier 2016.
Cet article est extrait du numéro 828 du mensuel Sciences et Avenir.
« ENTOMOLOGIE. Un médicament utilisé dans le traitement des troubles bipolaires chez l’homme modifie radicalement… le rôle des fourmis au sein d’une colonie. Si la relation entre comportement et ADN reste encore mal identifiée chez ces insectes, l’épigénétique, qui se traduit par les effets de l’environnement sur l’expression des gènes, pourrait cependant en être un facteur prépondérant. Telles sont les conclusions rendues par une équipe de l’université de Pennsylvanie (États-Unis), faisant écho au grand débat éthologique entre l’inné et l’acquis chez les animaux. Dans cette étude, les chercheurs se sont intéressés aux fourmis charpentières du genre Camponotus. Celles-ci sont réparties en deux castes : les « mineures », les ouvrières qui récoltent la nourriture, et les « majeures », les soldats qui protègent la fourmilière. Les scientifiques ont injecté dans leur cerveau plusieurs composés affectant les histones – des protéines impliquées dans la régulation et l’activation des gènes. Selon l’altération exercée, ils se sont alors aperçus que les fourmis « majeures » se mettaient à forer en quête de nourriture, une tâche qui ne leur incombe habituellement pas ! Tandis que les « mineures » s’agitaient davantage qu’à l’accoutumée (voir vidéo ci-dessous). Cette modification épigénétique a donc entraîné une totale reprogrammation de leur comportement, qui était d’ailleurs plus marqué chez les sujets jeunes. »
Juillet 2012
« Près de trois ans après la fuite d’un oléoduc dans la plaine de la Crau (Bouches-du-Rhône), la végétation reprend peu à peu ses droits. Et pour l’y aider, des chercheurs du CNRS ont eu l’idée de faire appel aux… fourmis bien-sûr ! À l’automne dernier, ils ont implanté dans le sol des reines fécondées de Messor barbarus. Celles-ci donneront naissance à des milliers d’ouvrières qui en rapportant des graines jusqu’à leur nid, devraient favoriser la dissémination des espèces végétales de cet écosystème unique en Europe. »
Science & vie N° 1138
Reportages Anglophones sur les Fourmis :
Natural World : Empire of the Desert Ant
Reportage captivant sur les fourmis pot de miel capables de stocker leur nourriture en très grande quantité dans leurs abdomens incroyablement extensibles afin de survivre pendant les périodes où la nourriture se fait encore plus rare dans les zones désertiques.
Planet Ant – Life Inside The Colony
Parmis les fourmis, les coupeuses de feuilles sont peut-être les plus fascinantes et évoluées. Ce reportage en parle largement mais en profite pour apporter de précieuses connaissances sur les fourmis en général. À voir absolument.
Glandes chez les Fourmis
Pour la communication, la sécretion d’antibiotiques, de phéromones pistes ou passeport et plus encore, les fourmis disposent d’au moins 75 glandes exocrines* différentes !
Les phéromones pistes sont extrêment efficaces à des concentrations infimes. Ainsi, 1 milligramme de phéromone piste de fourmis Atta suffirait à marquer trois fois le tour de la terre !
*sécrétant des substantes vers l’extérieur du corps
Parasites
Certains coléoptères myrmécophilles sont capables de copier les phéromones et le comportement des fourmis lors de la trophallaxie (échange de nourriture). Il sait ainsi obtenir de la nourriture des ouvrières à la demande !
Organisation du Transport de Nourriture
Comment les fourmis s’organisent-elles pour transport des charges lourdes ? Plusieurs méthodes existent, mais une étude de 2015 démontre des mécanismes particuliers d’organisation. Par exemple, on imagine que plus les fourmis sont nombreuses, plus leur intelligence collective se développe. Dans les faits, un petit groupe de fourmis travaillant au déplacement d’une nourriture lourde doit s’entendre sur la direction pour la ramener au nid. Peu en mesure de suivre une direction et tirer la nourriture en même temps, les fourmis comptent sur une meneuse qui s’assure que la direction est respectée. Elle tire et oriente la nourriture pour que les autres ouvrières suivrent. Mais si la charge est trop lourde et que les ouvrières sont trop nombreuses pour la tirer, elles ne seront plus en mesure de suivre efficacement la meneuse. Les petits groupes seraient-ils les plus efficaces ?
Article complet en Anglais : http://www.popsci.com/crazy-ants-cooperate-carry-food